Le Kangchenjunga, 3ème sommet de la planète, du haut de ses 8586 mètres, fut considéré jusqu’en 1856 comme la plus haute montagne du monde. Connu comme « Les 5 trésors des neiges » pour les 5 sommets qui constituent son massif, il est sacré pour le peuple Kirant qui le nomme ‘Sewalungma’ et y voit les 5 dons de Dieu: Or, Argent, Diamants, Céréales et Livres Sacrés.
Une jolie tradition fut instaurée le 25 mai 1955, lors de la première ascension victorieuse du monstre: l’équipe britannique emmenée par Joe Brown, Norman Hardie et George Band, par respect pour les croyances locales, s’arrêta quelques mètres sous le sommet. Cette expédition couronnait 50 ans d’échecs plus ou moins retentissants depuis la première tentative en 1899.
Des villages aussi beaux que variés, une flore luxuriante, et une faune préservée dans un environnement multiconfessionnel, partagé par les nombreuses ethnies qui peuplent la zone protégée du Kangchenjunga.
Après les maisons rouges et blanches aux toits d’ardoise des premiers jours, suivent les habitations du fond des vallées, tressées en bambou pour une meilleure aération, et enfin, apparaissent les maisons de pierre aux toits de bois des paysages d’altitude.
Mais comparé au reste du pays, une différence saute aux yeux ici: les forêts sont partout luxuriantes. La mousson, plus virulente à l’Est de l’Himalaya, déverse des trombes d’eau durant l’été et nous offre une flore des plus riches: Bambouseraies rafraîchissantes, concertos d’orchidées sauvages et des dizaines d’espèces de rhododendrons aux couleurs et formes difficilement croyables.
La diversité des populations est à l’image de la flore, insatiable !
Aux populations indo-aryennes hindoues des premiers jours (on croisera même quelques Newars, installés depuis plusieurs générations) succèdent les ethnies mongoloïdes du peuple Kirant, les Rai et les Limbu, animistes profondément enracinés dans leur relation à la nature. Leur histoire nous renvoie dans le plus lointain passé népalais puisque la première dynastie de l’ancien royaume fut Kirant.
Enfin, après plusieurs jours de marche en zone assez humide, nous arrivons chez les Sherpas et les Wallungbas (groupe ethnique d’origine Tibétaine), ces peuples de la très haute altitude, bouddhistes jusqu’au bout de leur baratte, et qui nous offriront de nombreuses tasses de Gurgurcha, le thé salé au beurre de yak. Gurgurcha ? « Gurgur gurgur » la mélodie de la baratte pour le préparer …
Nous observerons les habits, habitats et habitudes, découvrirons les cuisines locales, et bien sur goûterons la Thungba (alcool à base de millet, à boire chaud et à la paille!).
Qui dit flore dit faune et ce voyage aux fin fonds du Népal nous permettra peut-être d’entrevoir le panda rouge, l’ours noir d’Asie, ou la panthère des neiges. Plus facilement accessibles, se laisseront observer les nombreux cervidés, rapaces et yaks, dans un environnement de pics enneigés plus hauts les uns que les autres.
La région protégée du Kanchenjunga est peuplée par approximativement 6000 habitants, majoritairement éleveurs et agriculteurs. Cette zone couvre une surface de 2035 km2. On y dénombre 253 espèces d’oiseaux, 22 de mammifères (dont le Panda Roux, la panthère des neiges, le daim musqué, l’Ours de l’Himalaya, le loup gris, la panthère, les singes entelles et macaques d’Assam), mais aussi 48 espèces d’orchidées, 28 des 30 espèces de rhododendrons du pays, mélèzes de Griffith, genévriers, etc..
Les amateurs de haute montagne ne resteront pas sur leur faim puisque nous marchons sur des moraines et approchons d’impressionnants glaciers, passons une nuit en haute altitude suivie d’un départ de nuit à la frontale, un col à plus de 5000m, et les vues sur pas moins d’un 8000m, une douzaine de 7000m, et plus d’une vingtaine de 6000m.
Ce trek ne nécessite pas de technique de montagne, mais de par la durée, l’éloignement des routes, et l’altitude atteinte, requiert un bon degré d’entrainement. Un randonneur en bonne forme est un randonneur qui profite plus.
Comme en tout trek de haute altitude, la météo peut venir ajouter du piquant et rendre le passage du col séparant les vallées Nord et Sud compliqué, voir impossible … malgré les 2 journées de sécurité !!
Enfin, pour ce qui est de l’isolement (à peine 1000 touristes par an), ce trek nous emmène à plus d’une dizaine de jours de marche de toute route.
Bonne déconnexion !!